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Élection de gardien·nes

Parmi les priorités : l’accès aux données et la participation citoyenne. « Il s’agit de reprendre le pouvoir, le redonner aux citoyens, les laisser s’exprimer. » Et pas seulement dans des réunions. Le collectif souhaite activer l’imaginaire et l’artistique autour du « fluvio-sensible », comme le propose également Hydromondes (lire p. 11). Les premières présentations sont applaudies, côté citoyens. Des étudiants en urbanisme, architecture, sciences politiques s’emparent du sujet. Côté institutions locales et gestionnaires, c’est encore mutique. « Pour éviter une guerre de l’eau, prônons l’idée de se mettre autour de la table et de discuter des usages. Le Conseil départemental a refusé, alors qui va le faire ? Nous ! » La demande de soutien du Parlement à l’Agence de l’eau, pour créer un observatoire de l’eau qui soit neutre et animer un réseau, est restée lettre morte. Ce qui n’empêchera pas le Parlement de tenir une première session à l’automne. « Dans notre système anthropocentré, la nature se défend avec des gardiens », souligne Philippe Dubois. L’idée est donc d’aboutir à une déclaration de droits et à l’élection de plusieurs porte-parole pour l’Isère.

Lucie Aubin

Pour en savoir plus : parlement-isere@gresille.org
1- Une pétition est en cours pour le fleuve Charente, sur change.org
2 – FNE Isère, l’Assemblée des Communs, Civipole et le Jardin des Initiatives.

Cet article Activer le « fluvio-sensible » pour défendre les rivières est apparu en premier sur Le site du journal L'âge de faire.


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Après la Seconde guerre mondiale, le remembrement agricole de la France a mobilisé les terres et les agriculteurs du Morbihan. Ces politiques ont supprimé des écosystèmes complexes en « optimisant » les cours d’eau. Aujourd’hui, l’heure est à la marche arrière. Zoom sur la « renaturation ».

Au sud de la Bretagne, le département du Morbihan a les pieds dans l’eau. Bordé par l’Atlantique, le reste du territoire est maillé par pas moins de 11 000 km de cours d’eau (1). Ces rivières, fleuves, ruisseaux… sont mobilisés dans l’effort de remembrement de l’agriculture post-Seconde guerre mondiale. Des cours d’eau, autrefois sinueux, sont « rectifiés » (2), c’est-à-dire mis en ligne droite afin d’en améliorer le débit. Le drainage des zones humides porte le dernier coup aux écosystèmes complexes qu’ils abritent. Ces aménagements ont eu pour conséquence un moindre rechargement des nappes phréatiques et une augmentation des inondations.
Scientifiques et acteurs locaux se saisissent de la question dans les années 90. Il faut encore une dizaine d’années avant de voir les premiers travaux allant à contre-courant du remembrement imposé à la sortie de la guerre. « Avant on faisait surtout de la diversification. Ça veut dire qu’on revenait mettre du bois, des cailloux pour faire déborder le cours d’eau. Ce n’était pas satisfaisant sur le long terme », explique Arnaud Cholet, responsable de la cellule d’Animation et de suivi des travaux en rivières et milieux aquatiques (Aster), au Département.