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Vallée étagée

Dans le Grésivaudan, trois jours ont permis de dessiner certaines dynamiques de la vallée. « Le ski et le parapente tout en haut, des villages un peu riches au centre, et en bas, les usines. » Le paysage est ainsi étagé dans l’espace, et dans le temps : au XIXe siècle, l’hydroélectricité industrialise la vallée. Se suivent alors papeterie et métallurgie, puis usines chimiques comme Arkema, et aujourd’hui l’industrie de la hightech. L’extension de l’usine de puces franco-italienne STMicroelectronics à Crolles, annonce le pompage colossal de 29 000 m³ d’eau potable par jour (336 l/seconde) et une eau rejetée fortement polluée (L’âdf n°183, avril 2023).
Avec ses friches, l’avenir de ce passé ne fait pas rire, et le présent n’est pas reluisant. Pour Baptiste* et Fabrice*, militants de STopMicro, faire appel à l’art, à l’imaginaire, à l’humour participe d’un changement de discours. Slogans ironiques, déguisements de poisson, déambulations en bleu comme autant de gouttes d’eau se déversant dans les rues, café-croissants pour tenter de parler avec la Dreal (2), grande vague façon Hokusaï engloutissant un monceau d’objets électroniques… « On n’est pas hargneux », lance Baptiste. « C’est pour sortir de la pure contestation et qu’à chaque victoire, on n’aie pas comme seul impact médiatique d’entendre qu’on met des gens au chômage », ajoute Fabrice.