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« En parler c’est déjà désirable »

« Le capitalisme s’est tout approprié. Les ruines qu’on est en train de construire me font flipper », partage Baptiste. Fabrice, lui, se sent plutôt « An 01, on arrête, on réfléchit et on verra ». Les ateliers d’Hydromondes ont envisagé divers scénarios, plus ou moins enviables. Et si la pompe d’Arkema, censée éviter le reflux vers la nappe, de ses eaux polluées tombait en panne ? Et si la CGT de STMicro déclarait qu’elle ne veut plus participer à la vente d’armes ? « Un truc désirable, c’est déjà d’en parler ! », lance Jeanne, consciente que les conflits d’usage sont de plus en plus prégnants. « On ne parle pas d’utopies, mais de comment dessiner un futur avec le soin et la justice au cœur du processus. Grenoble se situe dans un contexte particulier, avec des alliances entre scientifiques, industriels qui capitalisent sur leurs découvertes, et politiques », résume Jeanne.
Et si on imaginait des mobilisations populaires, des caisses de solidarité, des mutuelles territoriales ? Si on arrivait à « démonter le mythe de STMicro », qui emploie 7 000 personnes dans la vallée, et dont l’un des débouchés économiques est l’industrie de l’armement ? Cette idée est un peu le moteur de STopMicro, dont la vague grandit, passant d’une manif à 40 en 2022, à une déambulation de 2 000 personnes en 2023. Le collectif se connecte aussi avec les humains des autres pays concernés par les usines polluantes d’Italie et d’Allemagne. « On ne souhaite pas plus qu’une usine s’implante ailleurs qu’ici ! » résume Fabrice.

Lucie Aubin

1- Le Grésivaudan est une vallée qui au sens large, englobe tout le « Y » grenoblois, et une communauté de 43 communes dont le siège se situe à Crolles.
2- Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement.